Les écoliers parrainent 2 000 truites : l’idée des pêcheurs fait mouche
Les écoliers d’Elzange, Kédange, Malling et Oudrenne ont relâché les alevins dans les eaux vives de la Canner et de l’Oudrenne samedi après-midi. Mario le fario peut faire un beau voyage.
La Truite de l’Arc mosellan a ferré un bon sujet. L’association a proposé aux écoliers de la vallée de la Canner et de l’Oudrenne de parrainer des alevins de truites. Les petits spécimens ont été relâchés dans les rivières ce week-end. Nom de code : Mario le fario. Retour sur une jolie séquence environnement.
Casquette sur la tête et lunettes de soleil sur le bout du nez, Valentin, 8 ans, arrive d’un bon pas sur les bords de la Canner à deux pas du moulin. En ce samedi caniculaire, il a rendez-vous avec les pêcheurs de La Truite de l’Arc mosellan qui lui ont proposé de parrainer une truitelle, une jeune truite, et de la lâcher lui-même dans les eaux fraîches de la rivière. « Tu as le choix : ton alevin s’appelle Mario mais tu peux le rebaptiser autrement si tu veux », lui explique Michel Folschweiller, en plongeant une épuisette dans l’aquarium où un petit millier d’alevins s’entrechoque. Le gamin hausse les épaules, « Mario, c’est bien… », et s’en va sur la berge en prenant soin de ne pas renverser le petit seau où évolue maintenant sa truitelle. Sur les coups de 14h15, les scènes comme celle-ci s’enchaînent.
Le président de l’association de pêche et ses coéquipiers distillent les explications sur la vie aquatique de la Canner, le cycle de vie des espèces. Leur idée de proposer aux enfants de parrainer un alevin a fait mouche mais l’opération ne s’arrête pas au lâcher de poisson. En amont, « nous sommes intervenus dans les écoles d’Elzange pour expliquer le cycle de l’eau et parler de la vie des poissons », débite Michel. La mairie d’Elzange a abondé l’alevinage à raison d’un euro par enfant. Le projet a également intéressé les communes de Kédange, Malling et Oudrenne (cette dernière opérant un alevinage similaire en ce samedi 14 juin) qui ont fait de même.
Soutiens multiples
Pour soutenir ce projet vertueux, la communauté de communes de l’Arc mosellan, mais aussi la fédération départementale de pêche, le Groupement des pêcheurs sportifs ainsi que l’Epage ont également donné un coup de pouce financier à l’achat des alevins. « Les pêcheurs, ce sont un peu nos yeux. Ils font beaucoup de bénévolat, de nettoyage et d’entretien sur la rivière. Quand, en plus, ils font de la pédagogie, de l’éducation à l’environnement comme aujourd’hui, c’est tout à fait logique de les soutenir », assume Jérôme Develle, président de l’Epage.
Pour le moment, l’opération Mario le fario est un succès. L’histoire dira si cela perdurera sachant que le taux de survie des alevins est minime : pas plus de 6 %.
Pourquoi avoir choisi la fario ?
La truite fario est l’espèce autochtone des rivières d’Europe. Sa présence est un bon indicateur du degré de pureté environnementale. « On voit à nouveau de la truite par ici mais pas suffisamment car le taux de survie est très faible.
Les facteurs de pollution sont divers. L’acheminement des eaux usées vers les stations d’épuration est relativement récent », indique Michel Folschweiller. Aujourd’hui néanmoins, les choses vont mieux. Sur l’Oudrenne en 2024, un comptage avait permis d’observer 67 truites tous les cent mètres. « En 2006, il n’y en avait que 2 sur cent mètres… »
Une pêche électrique (technique inoffensive consistant à compter le poisson) sera réalisée prochainement sur la Canner mais on ne s’attend pas à des miracles, les inondations du printemps 2024 ayant tout emporté sur leur passage.
