A la différence de la pêche au lancer, à la mouche, c’est la densité des soies qui aide à faire plonger des leurres toujours beaucoup moins plombés.
En effet le lancer mouche est incompatible avec des streamers ou des nymphes trop lourdement chargés (sauf à pêcher « sous la canne » ou très près).
Ainsi, à côté des soies flottantes, on trouve des soies plus denses qui coulent plus ou moins rapidement.
Cette densité est exprimée en un chiffre qui, traditionnellement, signifie que la soie plonge de X inches ou pouces par seconde (un pouce = 2,54 cm).
Exemple: la S1 plonge à 2,5 cm/ sec. etc.
– une soie S1 (sinking 1 ou « hoover »)
– une soie S2 (intermédiaire)
– une soie S3
– une soie S4
– une soie S5
– une soie S7
coule à 2,5 cm par seconde
coule à 5 cm /s
coule à 7,5 cm /s
coule à 10 cm /s
coule à 12,5 cm /s
coule à 17,5 cm /s
Ces chiffres sont indicatifs, ils peuvent légèrement varier d’une marque à l’autre. Il est surtout important de bien connaître ses propres soies.
REMARQUE: le poisson va voir ses proies lorsqu’elles se situent à la profondeur dans laquelle il évolue ou au-dessus (la position des yeux des carnassiers ne leur permet pas de voir sous eux). Le poisson ne prendra pas si l’on pêche trop profond et que le leurre passe sous lui !
Donc il va être important de commencer (en l’absence de gobages marqués et répétés) par la surface en descendant progressivement dans la couche d’eau.
Bien sûr, les choses sont plus faciles dans des eaux claires qui laissent entrevoir le passage de poissons à une certaine profondeur…
EXEMPLE: pour une pêche au streamer
Le poisson se situe près de la surface.
Avec un leurre légèrement alourdi (bille laiton) voire coulant sur le seul poids de l’hameçon (de type mouche noyée, fort de fer) on peut pêcher avec une soie flottante ou S1. Parfois une petite bille tungstène peut permettre des saccades plus marquées qui seront efficaces. D’autres fois une animation lente, voire très lente sera décisive.
Ne pas trop plomber (voire pas du tout), pour, encore une fois, éviter de passer sous le poisson, avec une animation ralentie !
On ne connaît pas le niveau auquel évolue le poisson.
Laisser plonger la S1 plus longtemps (on compte les secondes: à 10 secondes de temps de plongée on récupère donc à 25 cm de profondeur, à 20 secondes nous sommes à 50 cm) et on enregistre la profondeur ( nombre de secondes) à laquelle on commence à avoir des touches.
Sans succès avec la S1 on passe à la densité supérieure: une intermédaire que l’on va commencer à récupérer dès le poser, puis laisser couler en comptant à nouveau comme précédemment. Varier les récupérations de lente à saccadées ou uniformes (rolly- polly).
Et ainsi de suite jusqu’à trouver le bon niveau et la bonne vitesse de récupération.
IL N’EST PAS NECESSAIRE DE POSSEDER TOUTE LA GAMME de soies plongeantes
Sauf en compétition où on affine au maximum sur des poissons qui vont très rapidement devenir exigeants, les pêcheurs occasionnels peuvent bien tirer leur épingle du jeu avec, flottante, intermédiaire et une S3. La S7 facilitant la pêche aux « boobies » pour les amateurs de cette technique.
POUR TERMINER et en revenir, succintement, au poids des streamers,
Celui-ci doit permettre de varier la nage des streamers et non pas de les aider à pêcher plus profond (au contraire un leurre trop lourd va couler comme un fer à repasser). Ceci pour les eaux calmes. En rivière avec des courants forts on peut-être amené à plomber d’avantage, toujours dans certaines limites compatibles avec le lancer-mouche.
Plus la soie plonge vite et plus on doit être attentif à ce que le streamer plonge « en ligne » avec la soie. S’il plonge moins vite on sentira la touche avec un temps de retard. Solution : on raccourcit le bas de ligne (constitué d’un seul brin): de 2m à 1m 50 voire moins.
Merci à Antoine pour la rédaction de ces informations très précieuses !